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Culture/ PHOTO

Antoine Schneck – Chasseur de têtes

Par Emmanuel Monvidran

Invitation au voyage dénuée de tout exotisme, cette galerie de portraits africains nous dévoile l’âme humaine. En face à face.

S‘approcher au plus près des hommes. Les photographier sur fond noir, sans aucun décor. Et réussir ainsi à capter leur pleine altérité.

Berlana - Ethiopie

« Je ne cherche pas à raconter une histoire. Je cherche à donner accès au visage », raconte l’artiste photographe Antoine Schneck, dont le travail est exposé depuis une vingtaine d’années sur les cimaises du monde entier (New York, Shanghai…). « Mon père était chirurgien maxillo-facial, il m’a parfois donné l’occasion d’assister à certaines de ses interventions. Le souvenir de ses gestes réparant la face des personnes abîmées, de gueules cassées… reste gravé dans ma mémoire », confiait à l’hebdomadaire Le Point le frère de la romancière Colombe Schneck.

« En étant photographe, on peut s’approcher très près des gens, chose délicate dans la vie de tous les jours », poursuit ce diplômé de l’école Louis-Lumière, tombé dans la marmite à l’âge de douze ans.

Un temps caméraman de plateaux de télévision (La Cinq…) et photographe pour des magazines d’architecture et de décoration, notre homme transporte ensuite ses objectifs sur le continent africain (Burkina Faso, Mali, Soudan, Éthiopie).

Dans ses bagages, un studio de prises de vues portatif, grande tente de type Quechua à quatre faces translucides, dans laquelle il tire le portrait des villageois du coin.
Un décor totalement neutre, protégé des sollicitations environnantes. Où, armé de son appareil, Antoine immortalise les regards avec une précision… chirurgicale. Et à l’issue du shooting, le travail n’est pas pour autant fini ! « En postproduction, je me sers d’une palette pour retravailler les reflets des yeux, éliminer de la touche finale toute trace visible trahissant la présence du photographe sur les lieux, ou du matériel qu’il emploie. » Il y a même quelques secrets de fabrication : « Ils s’inspirent en droite ligne d’astuces que les peintres utilisent depuis le XIIe siècle, que je suis allé glaner dans diverses toiles du musée du Louvre. » La sensibilité de cette démarche photographique n’est d’ailleurs pas si éloignée de la peinture, dans ses procédures comme dans ses fins. Un subtil travail sublimant la captation du dévoilement humain, une rencontre magique, dans l’instant présent, unique. ■

Sanké Bah - Mali
Koundou - Mali

Antoine Schneck,
texte de Pierre Wat,
292 p., 180 illustrations, bilingue français-anglais
(In Fine éditions d’art, 59 €).

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